La journée commence au beau milieu de la nuit.
La brume dissimule les bateaux dont on ne perçoit que les lumières des cabines. Les matelots montent sur le pont. Les hommes se saluent, les amarres sont détachées, le moteur tourne, les chalutiers se meuvent doucement.
Les manœuvres commencent. Le premier chalut mis à l'eau, le bruit des chaînes résonne, les hommes surveillent les câbles qui plongent dans la mer à toute vitesse. Se faufilant par les échelles en s’accrochant aux barres en ferraille, ils se glissent dans les boyaux du bateau pour retrouver leurs couchettes pour deux heures. Ils savent que c’est la seule fois de la journée qu’ils peuvent dormir donc ils font vite. La sortie promet d’être difficile. C’est une zone où il y a beaucoup de cailloux. Les chaluts seront sûrement déchirés ce qui augure beaucoup de travail.
Cette ambiance, mouvante, lourde, concentrée, parfois allégée par une bonne pêche, les bruits qui résonnent, les voix qui s’élèvent, le calme qui règne malgré le bruit du moteur qui est constant. Toutes ces données qui font que les hommes continuent à monter sur ces bateaux malgré le danger, malgré le salaire. Certains marins-pêcheurs s'apprêtent aujourd'hui à transmettre leur entreprise à leur fils. Ils n'ont pas perdu cette envie et leur ont transmis cette passion.
Comprendre ce milieu en s’immergeant dedans.
Faire comme eux, regarder, observer, écouter. Se concentrer.

Réalisation, image, montage: Julie Verger

Production: Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche

Diffusion: agriculture.gouv.fr
Festival international de films, Pêcheurs du monde, Lorient, 2010